La première mouture de l’école Curé Paquin à Saint-Eustache, une conception qui aurait transformé le paysage.
Construite au début des années 60, la structure vieillissante devait être démolie pour faire place à un édifice plus contemporain et écologiquement responsable. Cette conception a été pilotée par l’architecte Stéphanie Bastien d’Atelier SENS. Ce projet de 18 millions de dollars aurait été un jalon dans le développement durable en architecture au Grand Montréal.
« L’école sera comme un pavillon dans un espace boisé, en continuité avec le parc adjacent », déclare Stéphanie Bastien. Plus qu’une simple architecture en éducation, c’est une philosophie qui englobe la réussite des élèves tout en luttant contre les changements climatiques. « Ça s’inscrit dans l’objectif de carbone zéro et de développement durable, » ajoute-t-elle.
La norme du Bâtiment Zéro Carbone : Un pas en avant
L’école Curé Paquin était inscrite comme l’un des 16 projets pilotes du Canada pour tester une nouvelle norme de construction, la norme du bâtiment zéro carbone. Un bâtiment à carbone zéro est un chef-d’œuvre d’efficacité énergétique, produisant ou acquérant assez d’énergie renouvelable sans carbone pour neutraliser ses émissions annuelles.
La première mouture de l’école aurait une faible consommation d’énergie, entre autres grâce à des techniques innovantes comme la géothermie, le chauffage radiant et la ventilation par déplacement de l’air. Les matériaux utilisés pour sa construction auraient aussi été soumis à une analyse rigoureuse de leur cycle de vie (ACV), favorisant des choix durables et recyclables.
Des panneaux solaires permettraient d’accumuler de l’énergie dans des batteries pour présenter un bilan carbone annuel neutre en émissions de CO2. Ceux-ci seraient installés avec un angle de 30 degrés sur le toit du bâtiment d’un étage.
La lumière naturelle, les matériaux écoresponsables et la biophilie
La conception architecturale de l’école accorde une grande importance à la lumière naturelle pour chaque élève.
Le bâtiment, en forme de long trapèze, est orienté du nord au sud pour maximiser cette lumière sans éblouir. Les structures en béton d’antan ont été remplacées par des cloisons en bois, instaurant un environnement chaleureux, écologique et biophilique.
Les différents bois utilisés pour la conception, la localisation de l’école dans un environnement boisé et la ventilation par déplacement d’air pur auraient contribué au bien-être des occupants. La biophilie aurait animé ce sentiment de se trouver dans la nature.
Les défis et les récompenses du Carbone Zéro
Véronique Beaudoin, régisseuse en énergie à la commission scolaire de la Seigneurie des Mille-Îles, reconnaît que l’adoption des principes du carbone zéro entraîne des coûts initiaux plus élevés, notamment en ce qui concerne l’utilisation de structures de bois, les toits en pente, les panneaux solaires et les batteries.
Cependant, elle insiste sur le fait que c’est un investissement rentabilisé à long terme, surtout pour des bâtiments institutionnels destinés à une longue durée de vie.
Conclusion : Plus qu’un simple projet d’architecture durable
Cette mouture de l’école Curé Paquin incarne une vision plus large de ce que peut être une architecture éducative à Saint-Eustache et dans le Grand Montréal.
Au-delà de la simple construction de structures, il s’agit de créer des espaces qui favorisent l’épanouissement individuel et la protection environnementale.
Comme l’exprime si bien Véronique Beaudoin :
« On utilise le bâtiment comme un médium, un message, pour montrer que la société de demain est assise sur nos bancs d’école. »
Pour en savoir plus sur ce projet novateur, consultez l’article original sur Radio-Canada.
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